Départ vers le Sud 2023

Les festivités de départ et la traversée du Golfe de Gascogne jusqu'à la Corogne

Après un mois de préparation fébrile, Free Vikings est enfin quasiment prêt à partir. Tout n'est pas fignolé mais un moment donné il faut bien arrêter de se préparer et se lancer ! Nous avons fixé une date de départ début octobre, et un créneau météo se profile pour le 2 octobre, de quoi nous plaignons nous ? Rendez-vous est pris avec les copains pour des adieux déchirants ! Non, je plaisante, c'est l'occasion de passer encore de bons moments ensemble avant une séparation de… deux mois !


Nous avions fait un aller- retour dans le Pays de Gex courant septembre pour embrasser nos enfants et avions passé de bons moments avec Sylvie et Christophe.

Le dimanche 1er octobre Mireille et Jean-Pierre en route pour une thalasso à Carnac, nous font le plaisir de passer déjeuner avec nous. Et le soir nous nous retrouvons tous à bord, nos cousins Marie-Françoise et Bernard, et nos fidèles amis Isabelle et Henri accompagné de Jean-Marc leur très sympathique beau-frère. Le bateau a passé l'écluse d'Arzal dimanche, la maison est fermée et les clés confiées à "des personnes de confiance". Dimanche soir nous dormons à bord pour, au lever du soleil lundi, larguer les amarres et amorcer la descente de la Vilaine accompagnés par le lever du soleil.

Merci les amis de votre présence fidèle lors de nos départs ou de nos arrivées. Merci à tous ceux qui nous ont encouragés de loin.

Un petit vent nous accompagne jusqu'à Houât où nous mouillons devant la grande plage pour la nuit. En effet le créneau météo s'est un peu décalé. Un front froid est annoncé pour la nuit et nous préférons le traverser à l'abri. Les vents annoncés ne sont pas si violents mais si on peut éviter de naviguer en mode shaker, autant le faire ! Le mouillage n'est pas très tranquille et nous passons une nuit un peu rouleuse.


A nouveau au lever du soleil, le 3 octobre, nous remontons l'ancre et une fois contournés les divers écueils et la pointe de Kerdonis de Belle-Île, mettons le cap vers La Galice. Une navigation en mode shaker au début avec les restes du front froid, un vent autour de 25 nœuds au près bon plein et une mer bien formée ; un peu violent comme amarinage ! Mais dans l’après-midi le vent se calme et tourne au nord nous permettant une allure plus confortable. Il finit par tomber complétement dans la soirée et c'est au moteur que nous avançons une partie de la nuit ballottés par le reste de grosse houle. Au petit matin un brise de Nord-Est se lève nous permettant de renvoyer les voiles.

Nous sommes poussés par cette jolie brise quasiment le reste de la traversée, nous envoyons le gennaker toute la journée et passons voiles en ciseaux dans la soirée et le vent tournant un peu, nous nous retrouvons au grand largue bâbord amure au milieu de la nuit. Le clair de lune nous accompagne facilitant les manœuvres de nuit. Le vent mollit un peu en approchant de l'Espagne. Nous décidons donc de nous arrêter à la Ria Cedeira afin de ne pas encore passer une partie de la nuit en mer. Nous rejoignons cette jolie ria, aidé par notre moteur et mouillons vers 17 heures à l'abri de la houle sur un plan d'eau calme comme un lac. Ouf ! Il va falloir se réhabituer à être ballottés dans tous les sens.


Nous passons la soirée à réparer un problème technique. Lorsque nous avons affalé la grand-voile la bôme est tombée avec ! Le vit-mulet, articulation de la bôme sur le mat, a cédé, tous les rivets pop ont sauté. C'est la seconde fois que nous avons ce problème, point faible du gréement. La dernière fois cela s'est produit lors de la traversée entre les Canaries et le Cap-Vert ; il y a 6 ans et quelques milliers de milles parcourus… Pas de soucis ! Philippe sort illico sa pince à rivet pop, de gros rivets en inox et le problème est résolu et nous pouvons passer à l'apéro… après l'effort, le réconfort !

Nous essayons au maximum de limiter les à-coups de la bôme quand le vent n'est pas assez soutenu pour garder les voiles gonflées lors des mouvements de roulis : frein de bôme tendu avec amortisseur, retenues de bôme, mais cela ne suffit pas toujours et ces mouvements fatiguent énormément le vit-mulet.


Le temps est brumeux et gris lors de notre arrivée. Nous ne découvrons la réelle beauté du site que le lendemain matin au réveil. Une côte rocheuse assez élevée abrite une belle anse avec deux belles plages et un petit port de pêche. On peut mouiller sur une large surface abritée en retrait des corps morts des pêcheurs.


Nous quittons ce joli mouillage dans la matinée pour longer cette belle côte de Galice qui rappelle notre Finistère breton, et rejoindre La Corogne au moteur, il fait très beau et la chaleur arrive mais la contrepartie est qu'il n'y a pas de vent. Nous nous amarrons à la Marina Nautico située très près du centre-ville de La Corogne. Si le début de la traversée fut un peu frisquet, les sous-vêtements chauds étaient de rigueur ; la température monte en approchant de l'Espagne et à La Corogne nous pouvons sortir les shorts, il fait trente degrés au milieu de la journée. Quel bonheur de naviguer sans être engoncés dans de lourdes vestes de quart !



Une balade en ville, nous permet de redécouvrir cette jolie ville animée que nous avions bien appréciée lors de notre dernière visite, il y a deux ans. Des ruelles étroites piétonnes avec des terrasses de bistrots à tous les coins de rue, débouchent sur des places parfois très petites, où trône souvent une église. Les bâtiments officiels ont la majesté et le faste typiquement espagnol et les immeubles et les maisons sont de style galicien, façades couvertes de fenêtres à petits carreaux avec des décors plus ou moins stylisés selon leur âge.

La journée du 7 octobre se passe en bricolage sur le bateau. Philippe plonge dans le moteur à la recherche d'une fuite qui le tracasse depuis quelque temps. J'en profite pour écrire cet article et faire un peu les comptes… et oui, la vie continue ! Les tracasseries administratives ne peuvent être évitées trop longtemps.


A bientôt pour la suite de nos aventures le long de la côte espagnole puis portugaise….


L'Espagne et le Nord du Portugal

Nos escales de La Corogne à Porto

Nous passons deux jours finalement à La Corogne. Mais ça valait le coup, Philippe est content, il est venu à bout d’une petite fuite d’eau du moteur qui le tracassait depuis longtemps. Encore un coup de la pompe à eau ! Elle a eu droit à un démontage complet et un remplacement du joint à lèvres autour de son axe. Et ça ne fuit plus, mais c’est à surveiller et à améliorer car l’axe est usé. Réparation aussi d’une petite fuite d’huile sur le capteur de pression qui nous transformait le dessous du berceau moteur en marécage. On n’arrête jamais d’entretenir et de réparer sur un bateau, l’utilisation et donc l’usure du matériel étant relativement intense. Encore faut-il avoir prévu d’emmener avec soi les pièces d’usure pour pouvoir les changer en cas de besoin.

De nombreux équipages en départ pour une transat sont en escale à La Corogne : des Néerlandais, des Anglais, Danois, Norvégiens et quelques Français retardataires. Tous ont profités de l’été pour entamer leur voyage vers le Sud, les derniers venant des contrées les plus nordiques. Les lessives sèchent sur les filières, les voiles sont étalées sur les pontons pour réparation, d’autres bricolent… Malgré cette activité, nous prenons, le temps de prendre une bière en terrasse le soir, c’est le weekend et les habitants de La Corogne se promènent en ces chauds après-midi d’automne.

Le 9 octobre nous larguons les amarres au lever du jour, soit vers 8h30, les jours raccourcissent. Nous passons devant la tour d’Hercule éclairée par le soleil levant en quittant la Corogne. Nous avons une grande étape pour rejoindre la Ria de Camariñas. Nous longeons la belle côte sauvage de la Galice au moteur, car le vent n’est pas au rendez-vous, pour aller mouiller en face du port le long d’une jolie plage de cette belle ria. Il fait encore chaud quand nous arrivons vers 17h, et la baignade est de rigueur. L’eau est encore très bonne et c’est très agréable de nager un peu après une journée à bord sans grande activité. Nous nous félicitons d’être allés au mouillage car nous assistons de loin au ballet des nombreux bateaux de pêche qui rentrent le soir au port et font beaucoup de bruit. Un brouillard se lève sur la mer dans la soirée obstruant d’un bouchon de ouate l’accès à la mer de façon spectaculaire.


Un nouveau départ matinal le lendemain, nous emmène toujours le long de la partie la plus sauvage de la Galice , toujours au moteur sous un soleil éclatant. Nous doublons les Cabo Tourinan et Cabo de la Nave, les caps les plus à l’Ouest de l’Espagne et de l’Europe continentale, avant de passer le Cap Finistère qui, bien que très proche, n’est pas le point le plus Ouest. Le côte est très sauvage découpée et nous sommes content de ne pas avoir à nous y aventurer un jour de mauvais temps. Cette côte, nommée la Costa Del Morte pour sa dangerosité n’a rien à envier à notre Pointe du Raz ni à la Baie des Trépassés de triste renom.

Nous entrons dans la Ria de Muros et nous amarrons à la marina de la petite ville. Nous sommes accueillis par un gentil marin qui parle parfaitement français et nous fait un accueil des plus cordial. La petite cité de Muros est parcourue de rues piétonnes bordées de jolies petites maisons de pierre partiellement restaurées. Nous montons jusqu’à une jolie église romane qui abrite une statue du Christ particulièrement remarquable d’après une gentille dame qui se met en quatre pour nous montrer les belle arches romanes et particularités du site. L’échange est très gestuel car nous ne comprenons pas grand-chose à ce qu’elle nous dit, mais elle parait prendre tellement à cœur de nous montrer son église que nous l’écoutons poliment.

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Après une dernière visite au petit supermarché proche de la marina de Muros, nous quittons le port pour une étape encore principalement au moteur car le vent est très capricieux. Nous parcourons une trentaine de milles et décidons de nous engager dans la Ria Aldan pour passer la nuit. Cette petite ria ouverte vers le Nord est encombrée de parcs à poisson. L’activité pêche et pisciculture est très développée en Galice. Tous les ports de la côte sont avant tout des ports de pêche où se sont construites de petites marinas. Et des viviers sont implantés à l’abri naturel de ces belles rias. La profondeur d’eau étant assez élevée dans cette baie nous longeons les parcs pour nous diriger tout au fond de la ria pour mouiller devant la petite plage de sable clair qui invite à la baignade.

Le lendemain, le départ est plus tardif, nous n’avons qu’une quinzaine de milles à parcourir. Un petit vent se lève et nous permet de tirer un bord le long des Iles Cies. Ces belles iles sauvages situées à la sortie de la ria de Vigo sont une réserve naturelle et il faut demander l’autorisation pour aller y mouiller. Nous rejoignons la marina de Cangas située en face de Vigo sur la rive Nord de la Ria de même nom.

Nous restons une journée d’escale à Cangas pour laisser passer un front froid et une journée de pluie. La météo est en train de changer, un automne agité arrive. La ville nous paraît un peu morte malgré sa taille relativement importante. Mais le 12 octobre est le jour de la fête nationale espagnole, la ville s’anime un peu en soirée et une fois le gros de la pluie passée nous pouvons sortir un peu, nous promener et diner de tapas en terrasse d’un restaurant. Le long du port et de la plage se trouvent des artères passantes, de grandes places, une halle de marché où nous trouvons du poisson frais et d’énormes langoustines pour nous régaler. En arrière de cette zone agitée les petites rues piétonnes très étroites et plutôt sombres abritent des habitations et quelques commerces.


Le 14 octobre une journée calme avec du vent portant s’annonce. Nous décidons d’en profiter car les prévisions météo ne sont pas folichonnes pour la suite. Nous larguons donc les amarres très tôt afin d’avancer le plus possible vers le Sud. Nous assistons à un magnifique lever de soleil sur la ria de Vigo animée d’un trafic important de cargos, pétroliers et ferrys. Le soleil éclaire les Îles Cies que nous laissons sur notre tribord pour amorcer notre descente vers le Sud. Nous parcourons 60 milles tantôt poussés par les voiles en ciseaux tantôt un peu aidés du moteur pour avancer car le vent n’est pas très fort. Nous doublons la frontière hispano-portugaise, passons devant les villes balnéaires accompagnés de nombreux bancs de dauphins qui viennent jouer un moment avec le bateau et nous régaler de jolis sauts. Vers 17 heures nous téléphonons à la marina de Porto Atlañtico pour leur annoncer notre arrivée tardive car il nous reste vingt-cinq milles à parcourir. On nous répond que la marina sera fermée jusqu’à lundi matin et donc de nous débrouiller. Devant cet accueil nous décidons de nous arrêter 15 milles avant à Povoa Do Varzim afin d’y passer le week-end. Nous sommes accueillis vers 19 heures par un marin qui vient à notre rencontre en Zodiac, nous conduit à notre place, nous fournit une carte d’accès et nous donne rendez-vous, le lendemain dimanche, au bureau de la Marina pour les formalités.



Je ne sais pas si c’est la météo très pluvieuse, mais les villes que nous visitons surtout au Portugal nous paraissent très tristes, grises, pauvres et plutôt sales. Nous partons dimanche matin à la recherche d’un magasin pour nous ravitailler un peu et déambulons dans des rues étroites avec de très petites maisons délabrées jouxtant d’autres plus récentes ou moins vétustes. Nous marchons sur des trottoirs non entretenus et finissons par tomber sur une petite épicerie ouverte. L’après-midi à la faveur d’une éclaircie, nous partons dans l’autre direction et là nous trouvons une ville un peu plus animée avec des rues piétonnes égayées de magasins ouverts en ce dimanche d’automne. Povoa do Varzim est une station balnéaire avec son casino, sa barre d‘immeubles horribles longeant la plage, dignes des stations belges ou du Sud de l’Espagne. Un projet de modernisation qui semble en stagnation a permis la réhabilitation de toute la zone portuaire qui arbore de larges esplanades bétonnées avec des aires de jeux et autre skate parc et quelques restaurants.

Le lundi 16 octobre il nous faut parcourir les 12 milles qui nous séparent de la marina Porto Atlañtico. Avec courage nous partons en mer avec un vent de 15-20 nœuds en plein dans le nez et sous la pluie. L’étape est pénible, au moteur, arrêtés par les vagues ; le vent et la mer se lèvent et nous sommes bien content d’arriver. Pourquoi cette marina me direz-vous ? Sur le papier (guides nautiques et le site internet) elle nous a paru moderne, bien située pour aller visiter Porto et nous y avons fait expédier la carte SIM de notre téléphone satellite que nous n’avions pas reçu à temps, et que nous devons récupérer. Si nous avions su, nous aurions choisi une autre marina. La marina est plutôt vétuste entretenue avec les moyens du bord (c’est-à-dire, vraisemblablement peu) et surtout extrêmement sale. Une odeur de sardine pourrie vous prend à la gorge en arrivant. Dans l’eau du port baignent des sardines en décomposition, des cadavres de mouettes et autre détritus non organiques et huileux. Ça ne s’annonce pas très bien pour les cinq jours que nous devons passer ici ! Un épisode de tempête est annoncé et nous ne pouvons pas bouger avant le 21 et encore ! Le personnel est gentil et nous remet nos fameux colis tant attendus.


Nous prenons donc notre mal en patience, vaincus par la météo. Entre la pluie soutenue, le vent soufflant en tempête et l’odeur extérieure, on n’a pas trop envie mettre le nez dehors. Nous nous aventurons tout de même en ville pour un peu de ravitaillement, trouver une laverie pour le linge sale qui commence à s’accumuler. La ville Leça de Palmeira sur laquelle se trouve la marina est un peu à l’image de cette dernière et de Povoa do Varzim. Une partie est très vétuste, limite sale avec des ruelles enchevêtrées qui abritent quelques épiceries, magasins d’alimentation, coiffeurs, pharmacie, mais pas de centre-ville bien défini. Où nous ne l’avons pas trouvé ? Il faut dire qu’avec la météo, nos sorties sont souvent écourtées. Vers le Nord se trouve la belle plage de la station où déferle la mer bien creusée par la tempête et plus loin des habitations modernes, des restaurants. Un sympathique bar sur la plage nous permet de siroter des cocktails en admirant la mer et le coucher du soleil.


Nous profitons de cette escale pour bien sûr aller visiter Porto. Le trajet depuis la marina est une expédition en soi. Non pas que ce soit très loin, c’est simplement que le réseau urbain est très aléatoire. Vous pouvez attendre le bus une heure et d‘un seul coup en voir passer deux qui se suivent. Nous testons tous les moyens de nous rendre à Porto et finalement c’est l’option marche à pied pour rejoindre une station de métro, en traversant la zone de fret du port commercial par une passerelle, puis le métro que nous semble la plus efficace. Encore faut-il éviter les averses ! Visiter Porto, ça se mérite !

Nous y passons deux journées à déambuler dans les ruelles étroites de la veille ville, nous perdre dans la Ribeira, découvrir les façades colorées et typiques des vieux immeubles (et ceux tout délabrés de l’envers du décor). Nous admirons l’impressionnante cathédrale, et la belle gare de Sao Bentos. Nous marchons sur les quais. Nous traversons le Pont Luis, une fois à l’étage inférieur pour admirer les arches métalliques réalisées par un élève de Gustave Eiffel ; un fois tout en haut, afin d’admirer la vue sur le Douro. Nous visitons une cave de Porto et ramenons quelques échantillons. Nous faisons une promenade en bateau sur le Douro pour admirer les 6 ponts qui le traversent. Le tourisme est très florissant et même hors saison comme en octobre il y a un monde fou et nous n‘avons pas le courage de faire la queue pendant des heures pour entrer dans le palais de la Bourse ou visiter la célèbre Librairie Lello.

Nous restons finalement 6 jours à la Marina Porto Atlañtico, bloqués par le mauvais temps comme d’autres bateaux en route vers le Sud. Le samedi 21 octobre le vent se calme enfin, la mer est encore très creuse. Nous attendrons encore une journée que le vent devienne plus favorable pour larguer les amarres…


Sud Portugal

Navigation de Porto à l'embouchure du Tage entre deux fronts froids

Nous quittons enfin Porto Atlantico, le 22 octobre, et continuons notre voyage vers le Sud. Nous visons d’atteindre directement Peniche, 120 milles plus loin. Les ports alternatifs sont situés dans des estuaires de rivières avec des entrées sujettes au déferlement, ce qui les rend impraticables par mauvais temps. Les tempêtes que nous venons de subir ont généré une houle significative et, bien que les ports aient rouverts, nous décidons de profiter de ce vent du Nord pour avancer un peu plus vers le Sud. La journée de navigation se déroule tranquillement ; nous devons quelques fois nous appuyer du moteur car le vent n’est pas stable et la mer résiduelle a tendance à nous ballotter dans tous le sens. La nuit, les conditions sont bien moins clémentes ! Nous subissons deux orages magistraux avec des pluies torrentielles pendant pas loin d’une heure chaque fois. Heureusement le vent ne se lève pas suffisamment pour nous inquiéter. Nous devons nous appuyer au moteur pour que le bateau reste manœuvrant car le vent tourne dans tous les sens. Nous arrivons enfin à Peniche peu avant midi avec une belle éclaircie. Nous laissons les îles Berlengas sur tribord, contournons la pointe rocheuse et nous entrons dans ce très grand port de pêche qui abrite une petite marina, très appréciée des navigateurs. Nous prenons la dernière place libre le long du ponton visiteurs, où nous sommes accueillis par des Français en escale.


La ville de Peniche commence à avoir des allures de Sud et qui correspondent plus que les précédentes à nos souvenirs du Portugal. La ville est construite sur une péninsule rocheuse, elle est entourée de fortifications aux inspirations mauresques, ce qui lui donne un air exotique. Les petites rues, pavées comme partout ici, relient des artères plus importantes, elles sont très commerçantes et animées. Nous nous promenons dans les rues, nous arrêtons dans de nombreux cafés pour boire un petit expresso le matin, comme cela semble être la coutume, ou une bière dans la soirée. Nous contournons les fortifications pour aller admirer le coucher de soleil les soirs où il ne pleut pas.

Nous apprécions notre escale de trois jours dans cette jolie ville. Nous testons les restaurants locaux. Nous faisons la connaissance de nos voisins français. Carole et Anthony viennent d’Arzal aussi, avec un beau bateau à moteur de 42 pieds. Ayant tout largué à Nantes, ils descendent vers le Sud en s’arrêtant dans tous les ports, et bien qu’ayant déjà bien bourlingué, ils se sentent un peu brimés d’être limités par l’autonomie de leur bateau. Et oui ! A la voile on n’a pas ce souci, le vent devant être notre principale source d’énergie. C’est un principe, nous n’avons pas montré l’exemple ces derniers temps ! Nous passons une bien sympathique soirée en leur compagnie !

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Toute la côte entre Porto et Lisbonne est un site très connu de surf. Nazaré se trouve à quelques dizaines de kilomètres au Nord de Peniche. La démocratisation de ce sport dans les années 2000, a entraîné un développement très important de ces contrées. Les grandes plages de sable blanc directement balayées par la houle de l’océan sont des sites idéaux. A Nazaré un phénomène géologique (une faille dans les abysses, proche de la côte) génère une extrême amplification de la houle créant ces vagues monstrueuses à ne pas surfer par des débutants !

Durant notre escale nous subissons encore deux coups de vent avec de fortes pluies. Le 27 octobre le vent est toujours soutenu mais vire un peu plus à l’Ouest ce qui augure une belle journée de navigation à la voile vers le Sud. Nous nous lançons donc pour une journée de navigation bien musclée. Nous marchons au près bon plein, donc gités, et nous essuyons deux beaux grains. La mer est très remuante avec une énorme houle de Nord-Ouest croisée avec la mer du vent de 15 à 25 nœuds et surement avec un autre train de vagues résiduel de je ne sais pas où. Par moment ça vient de partout. Heureusement notre bateau se comporte très bien, cela ne nous fait pas de souci particulier si ce n’est pour notre confort. Nous arrivons vers 17 heures à Cascais une jolie baie à l’entrée Nord du Tage. L’entrée dans la baie est spectaculaire, les plus grosses vagues de la houle déferlent le long de la jetée du port et viennent ensuite mourir sur la plage. Nous sommes vidés.

La marina est ultra-moderne fréquentée par la jet-set portugaise et le tarif va avec. En une escale nous dépensons toutes les économies que nous avions faites, soit en utilisant le Passeport Escale (accord entre ports qui permet, si vous êtes sous contrat dans un des ports, de ne pas payer votre escale), soit en fréquentant les marinas bon marché espagnoles et portugaises.

Cascais est une belle station balnéaire très huppée. En témoignent les riches villas au style hispanique qui longent la plage. Les rues piétonnes sont très commerçantes avec les boutiques typiques de ce genre de station. En cette période de vacances scolaires, elle est très fréquentée et on entend parler français à tous les coins de rues.

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Nous profitons de cette escale de deux jours pour aller passer une journée à Lisbonne. En quarante minutes de train depuis Cascais on peut débarquer en plein centre-ville. C’est encore par une journée bien pluvieuse que nous déambulons dans la ville. Nous choisissons un trajet qui nous permet de découvrir la grande Praça do Comércio, de monter dans la vieille ville en passant devant la Cathédrale, de nous promener dans les rues étroites à l’intérieur de l’enceinte du Chateau St Georges. Nous faisons encore une fois, vaincus par l’attente sous la pluie, l’impasse de la visite du château. Nous redescendons vers les rues commerçantes, la Praça da Figueira , passons devant l’ascenseur de Santa Justa construit par Gustave Eiffel. Nous nous arrêtons fréquemment dans des restaurants ou cafés pour nous égoutter un peu et en milieu d’après-midi décidons de reprendre notre train de retour.

Le dimanche 29 octobre nous passons une journée à nous préparer pour la traversée vers Madère que nous décidons d’entreprendre dès lundi : courses et repos.

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Avant de quitter le Portugal continental, un peu mot sur la gastronomie portugaise. Il faut être amateur de poissons, les valeurs sûres étant la morue et la sardine. Il ne faut plus me parler de sardines depuis l’escale de Porto Atlantico ! Quant à la morue ce n’est pas mauvais, mais ça n’a pas vraiment de goût. Je regrette néanmoins de ne pas avoir gouté au « Pastel de Bacalhau » (genre de friand à la morue et au fromage). Les poulpes bien cuisinés, grillés ou autres sont délicieux. Il y a aussi de bonnes pâtisseries avec une mention particulière pour le « Pastel de Nata » : petite tartelette de pâte feuilletée remplie de crème pâtissière, nous en faisons une grande consommation (notre addiction datant de notre escale aux Açores, il y a 4 ans) !

Traversée vers l'Archipel de Madère


Un créneau météo semble se profiler à partir de lundi. Nous devrions partir avec un vent d’ouest venant d’un des nombreux fronts froids qui se succèdent sur la côte portugaise généré par les dépressions qui passent au Nord. Ensuite nous devrions trouver, plus au Sud, une zone anticyclonique où nous ferons peut-être un peu de moteur ; puis le vent s‘orientera Ouest à nouveau puis Nord-Ouest ce qui nous plait bien. Un ouragan est annoncé en Bretagne, la tempête Ciaran, qui va générer ce vent d’ouest, mais assez modéré sous notre latitude, d’après les prévisions.

Le lundi matin 31 octobre, nous montons donc les voiles, prêts pour une traversée de 4 jours. Nouvelle panne : le pilote automatique électrique refuse de fonctionner. Le capteur d’angle de barre donnait depuis quelque temps des signes de faiblesse et là il envoie des informations si erronées au calculateur que le pilote fait n’importe quoi. Il va falloir barrer ! Les premières 24 heures nous nous relayons à la barre toutes les deux heures le jour, toutes les trois heures la nuit. C’est fatigant d’autant plus que la journée le vent est bien soutenu et nous le prenons en pleine figure au près. Nous avons bien une accalmie et faisons du moteur pendant la première nuit. Au matin un petit vent se lève et nous en profitons, avant qu’il ne monte trop, pour installer le régulateur d’allure en nous mettant à la cape. Cela nous vaut un bon bain de pied à bricoler dans la jupe avec le clapot qui claque sur l’arrière du bateau. C’est bien fait pour nous, nous n’avions qu’à l’installer avant de partir !!! Une fois l’opération réalisée, tout va bien Vany veille. Vany est le petit nom de cet équipier extraordinaire qu’est le régulateur d’allure : il se tait, il obéit, il ne consomme rien et fait très bien son boulot d’autant plus que nous naviguons au près. Les journées et les nuits se succèdent : au près, soit sous Grand-voile complète et génois un peu enroulé, soit sous Solent avec un ris dans la Grand-voile. Free Vikings avance bravement barré par Vany, se fichant complétement que nous ayons du mal à supporter le tangage perpétuel, les grandes ruades que lui font faire les grosses vagues de cette mer complétement désordonnée. Nous sommes un peu découragés car nous pensions avoir des conditions un peu plus calmes (10-15 nœuds de vent annoncés) et nous avons des longues périodes de vent frais de 20 à 25 nœuds, rafales à 30. Mais le temps s’améliore les grains se font plus rares et sont moins violents et la température monte enfin. Je me force un peu pour cuisiner, ce qui me vaut quelques beaux bleus, mais ça maintient le moral de l’équipage !



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Finalement le jeudi dans l’après-midi, le vent tourne au Nord-Ouest, puis au Nord, nous pouvons abattre un peu et trouver une allure plus confortable. Le bateau ne tape plus dans les vagues, il file bien droit, il est juste roulé par l’énorme houle générée par la tempête au Nord. Nous arrivons vendredi 4 novembre en fin d’après-midi à Porto Santo, première des îles de l’Archipel de Madère, où nous trouvons une bouée pour nous amarrer dans le port.

Cette traversée fut un peu éprouvante pour l’équipage : nous les préférons plus calmes et plus chaudes, le près n’est vraiment pas une allure agréable ; mais nous avons quand même eu du plaisir à retrouver la haute mer, ce sentiment de liberté, d’infini et ces merveilleux paysages !

Nous avons encore des problèmes techniques à régler, mais nous avons enfin trouvé le soleil, la chaleur et des conditions météos plus stables…

Porto Santo


Porto Santo est la première île de l’archipel de Madère que l’on rencontre en arrivant du continent européen. Elle fut aussi la première découverte par un navire qui vint s’y abriter au 15ème siècle au cours d’un tempête, d’où son nom. C’est aussi la seule île de d’archipel à bénéficier de belles plages de sable jaune. Surtout d’une immense plage au Sud ; et c’est pourquoi elle est très prisée des habitants de Madère pour lesquels c’est un lieu de villégiature et de vacances. Tous les jours un ferry fait la liaison entre les deux îles et amène des visiteurs. C’est aussi la première à avoir bénéficié d’un aéroport dans les années 1960 et les touristes (peu nombreux à l’époque) devaient ensuite prendre le ferry pour se rendre sur Madère. L’aéroport est aujourd’hui peu utilisé, délaissé quelques années plus tard par la construction d’un aéroport sur Madère. Il sert encore quand les conditions météo ne permettent pas un atterrissage sur Madère assez délicat.

Il règne sur cette île une atmosphère calme et nonchalante, elle est préservée du tourisme de masse. C’est un magnifique site pour les randonneurs. Pour nous c’est un mélange des Açores pour l’ambiance portugaise et des Canaries pour l’aridité et la géologie. Les courageux colons portugais ont néanmoins tenté d’y faire de la culture, en témoignent les nombreuses constructions de murs pour tenter de retenir la terre volcanique. Les arbres qui poussent sur l’île ont été importés et leurs racines consolidées aussi par la construction de murets.

Une ambiance de village balnéaire un peu désuète règne dans la petite ville de Vila de Baleira. Les cafés sont toujours très fréquentés : le matin par des dames qui se retrouvent pour papoter autour d’un café et dans la soirée par des familles ou des messieurs qui boivent un rafraichissement. Nous visitons le petit musée qui retrace l’histoire de l’île et vante les grands navigateurs portugais qui se sont fait un peu voler la gloire de la découverte par Christophe Colomb, mais qui ont participé activement à l’extension du monde connu aux 16 et 17eme siècles. L’histoire de l’île est imprégnée des luttes des 17 et 18eme siècles entre les marines espagnole, anglaise et française quand elle n’est pas marquée par les attaques de pirates.


Après une bonne nuit réparatrice, notre première occupation le lendemain de notre arrivée, est de gonfler l’annexe pour aller faire les formalités à la Marina. Nous installons le moteur car un vent bien frais c’est levé et ce serait bien compliqué de rejoindre le quai de débarquement en ramant. Nous sommes amarrés assez loin, au fond du port devant l’usine de dessalement de l’eau de mer. Et, nouvel imprévu, le moteur refuse absolument de démarrer. Nous sommes damnés !

Après la matinée pendant laquelle Philippe s’acharne dessus sans résultats, je téléphone au bureau de la marina pour leur demander une place à quai, mais ce n’est pas possible avant demain. Je débarque donc à la rame sur un petit quai muni d’une échelle qui se trouve à proximité du bateau. Manoeuvre un peu scabreuse, je me demande encore combien de temps je pourrai faire ce genre d’acrobaties !

Le personnel de la marina est très serviable et compréhensif, mais la marina est très fréquentée et nous ne pourrons accoster finalement que deux jours après. Le samedi nous utiliserons donc cette échelle acrobatique pour faire nos courses car le frigo est vide. Le dimanche le vent s’est calmé nous pouvons aller à terre à la rame et débarquer tout le linge sale à laver. Le lundi matin une place se libère à la Marina et Philippe peut se mettre sérieusement à démonter le moteur d’annexe. Le problème est résolu après une journée de travail à décoller, déboucher toute la tuyauterie pour permettre à l’essence de circuler correctement. Après quelques crachotis encore le moteur tourne maintenant comme une horloge !

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Les bateaux en escales à Porto Santo restent souvent plus d’une semaine à profiter de cette escale tranquille et peu onéreuse. Les tarifs longue durée sont vraiment avantageux et c’est moins de 7 € par jour sur bouée. La laverie est gratuite mais très sollicitée, les sacs de linge sale font la queue devant la seule machine qui tourne toute la journée sous la surveillance d’une dame qui est là pour ouvrir et fermer le local et vous montrer comment appuyer sur les boutons. De grandes cordes sont tirées sous un hangar pour faire sécher le linge et c’est un des lieux de rencontre de la Marina avec le bar. Les quais du port, comme aux Açores, portent les dessins des équipages et témoignent ainsi de leur passage à Porto Santo. Ce lieu est très prisé des équipages nordiques, Suédois, Norvégiens, Danois et saxons, Allemand et Néerlandais… Par contre, on entend parler Français partout, mais en dehors d’un drapeau belge, je n’ai pas vu un seul pavillon francophone en dehors du nôtre ! Mystère non résolu à ce jour !

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Nous louons une voiture pour deux jours afin de visiter l’île. Ce n’est pas si grand que cela, une journée aurait suffi mais, au moment où nous avons réservé la voiture, nous pensions avoir à courir partout pour trouver des pièces pour le moteur d’annexe. Du coup, nous avons pris notre temps et fait de grandes courses. La visite de l’île se résume à naviguer de points de vue « Miradouro » en sommets « Pico » qui dévoilent des sites remarquables avec des vues magnifiques sur l’océan et les îles alentour. Nous admirons également les belles concrétions géologiques présentes partout : le grès creusé par l’érosion de la Fonte des Areia ; les colonnes de basaltes un peu partout ou les plissements du Pico de Anna Ferreira ou la belle falaise de la Ponta de Canaveira qui présente un assortiment de minéraux incroyable…


La Marina jouxte la belle plage de l’île, ce qui me permet de profiter d’une bonne baignade tous les jours avant de passer à la douche, puis de prendre une bière ou un verre de Madère au bar. Philippe n’est pas en forme, il endure un bon rhume et la baignade ne le tente pas, mais je vous rassure il est présent au bar !

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Notre escale Porto Santo se termine, cette île nous plait infiniment pour son authenticité, son calme et sa simplicité.

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De Madère aux Canaries

Notre découverte de Madère. Puis retour aux Canaries après 6 ans : La Palma et La Gomera

Le jeudi 11 novembre nous quittons la belle île de Porto Santo pour une traversée vers l’île de Madère distante d’une trentaine de milles. Il fait beau, le vent est très modéré, nous envoyons le gennaker. Nous nous amarrons dans le courant de l’après-midi à la Marina da Quinta do Lorde à la pointe Est de Madère.

Cette petite marina nichée dans les rochers spectaculaires de la Ponta de Sao Lourenço fait partie d’un complexe résidentiel et hôtelier. Le site est plutôt joli pour ce village de vacances totalement artificiel mais bien réussi. Les petites habitations enchevêtrées les unes dans les autres, accrochées au rocher sont colorées et avenantes mais malheureusement pour nous en cours de restauration. Nous aurions bien aimé aller muser dans les petites ruelles, prendre les petits ponts qui enjambent les rues, aller à la piscine naturelle mais tous les accès sont fermés, le site est en plein travaux et en conséquence il n’est pas habité. En dehors des touristes qui viennent marcher sur les sentiers du site ou prendre les zodiacs de promenades en mer et les quelques visiteurs de la marina c’est plutôt désert.


Le samedi 14 novembre nous accueillons Sylvie et Christophe qui débarquent d’un avion matinal en provenance de Genève. Ils ont loué une voiture à l’aéroport afin de nous permettre de partir à la découverte de Madère pendant leur séjour. Le jour de leur arrivée, nous ne nous éloignons pas et entreprenons la marche depuis la Marina jusqu’à la Ponta de Sao Lourenço. Le sentier tantôt serpente à flanc de montagne tantôt suit les crêtes nous permettant de découvrir d’un côté et de l’autre de cette côte escarpée de merveilleux paysages. Arrivés à la pointe, après ces deux bonnes heures de marche avec grimpettes et descentes souvent raides, sous le soleil, nous sommes bien contents de pouvoir rentrer en zodiac après une rapide baignade.

Notre exploration de Madère ne peut éluder la visite du plus haut sommet de l’île le Pico Areeiro. Madère est une île très touristique et tous les sites sont extrêmement fréquentés. Nous avons du mal à trouver une place pour garer la voiture et nous devrons grimper à pied les derniers 800 mètres. Mais l’effort en vaut la peine. Nous avons de la chance il fait un temps formidable et la vue est complètement dégagée, ce qui n’est pas toujours le cas. Cette île volcanique avec son relief typique particulièrement accidenté est vraiment magnifique. Nous déjeunons dans un petit restaurant sous les arbres. Nous nous arrêtons au Pico Alto pour une nouvelle petite marche afin d’admirer la vue sur Funchal, avant de rentrer, en passant au centre de la ville principale pour acheter des chaussures adéquates à Philippe qui marche depuis deux jours avec ses chaussures de bateau complètement fichues. Au passage nous faisons une petite dégustation de Madère dans une cave. Décidément le Madère doit être choisi plutôt doux ; la bouteille de dry que nous avions achetée sans trop savoir, finira en sauces !

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Une autre excursion nous conduit au site de Rabaça afin de découvrir les « Levadas ». Des sentiers suivent ces canaux d’irrigation à flanc de montagne qui permettent de ramener l’eau très abondante qui tombe sur le Nord de l’île, vers le Sud, lui très aride. L’avantage de ces promenades c’est que c’est quasiment plat. Nous marchons sous les arbres jusqu’à une jolie cascade. Alors que la veille nous avions croisé lors de nos déambulations de nombreuses aires de pique-nique, là nous devons redescendre jusqu’à Calheta sur le bord de mer pour déjeuner en face de la plage. C’est l’occasion d’une baignade bien appréciée sur une plage complètement artificielle puisque faite de sable jaune. Les plages sont toutes noires à Madère. Calheta abrite une marina qui semble bien plus animée que la nôtre.

A Funchal, Le passage par le jardin botanique est incontournable ! Nous empruntons les deux téléphériques qui permettent de rejoindre le site et nous promenons dans ce jardin qui regroupe des centaines d’espèces tropicales. Nous prenons un déjeuner bien agréable en admirant la vue sur Funchal avant de redescendre.

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Le marché de Funchal très orienté tourisme est toujours aussi coloré et animé ; et les beaux avocats, les clémentines odorantes, les papayes bien mûres font très envie. Les petites ruelles du centre historique arborent de typiques portes décorées et abritent de nombreux restaurants où on sert à manger à toute heure. Mais il est l’heure de rentrer. Nous passons par un supermarché pour profiter de la voiture de location pour nous ravitailler un peu. Notre dernière soirée avec nos amis nous conduit dans un restaurant bien sympathique à la ville voisine de la marina ; Machico. Cette petite station balnéaire et port de pêche semble bien agréable. Il faudra s’y attarder s’il y a une prochaine fois…

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Sylvie et Christophe nous quittent le samedi 18 novembre au matin après un séjour trop court. Merci les amis de vous être déplacés pour passer ces bons moments avec nous !


Nous larguons les amarres quelques heures après leur départ en direction des Canaries. Nous avons un créneau météo qui nous parait favorable avec un vent très modéré. Et de fait, nous passons deux jours et deux nuits tranquillement bercés par les vagues et poussés par un vent de travers qui n’excède pas 15 nœuds, le rêve ! Nous n’y croyions plus ! Le vent est même un peu faible par moment pour que Vany fonctionne correctement. Heureusement le génial bricoleur du bord a effectué une réparation de fortune du capteur d’angle de barre du pilote électrique qui nous avait lâché au départ du Portugal, nous mettant bien dans l’embarras. L’origine du problème diagnostiqué par l’ingénieur, est un malheureux potentiomètre qui au bout de 20 ans d’utilisation a rompu sa résistance électrique. Ni une ni deux, Philipe a réparé la piste cassée par un bricolage maison et ça refonctionne ! Pour combien de temps, on ne sait pas, mais ça attendra bien que nous recevions la pièce défectueuse que nous avons commandée. Nous arrivons tranquillement le 20 novembre à La Palma, la plus au Nord de îles Canaries, après avoir navigué tantôt sous gennaker, tantôt sous génois, pendant un peu plus de 48 heures.

Nous rejoignons là les traces de notre voyage de 2017. La marina de Santa Cruz de La Palma est bien plus animée que lors de notre première visite. Il y a encore de la place mais les pontons sont bien remplis : des bateaux locaux de flottes de location, des squatters de pontons et des voyageurs comme nous, beaucoup de Français et d’Allemands, d’Anglais et autres contrées européennes. A croire que cette île un peu à l’écart des trajets habituels qui passent par Gran Canaria et Tenerife commence à être plus connue. Santa Cruz n’a pas perdu son charme pour autant. Le tourisme y est pourtant développé, c’est même une part importante de l’économie ; même le navire de croisière quotidien ne pollue pas trop la vie locale. Cette escale de quatre jours est l’occasion de nettoyage, repos, rangement du bateau et sans oublier les baignades sur la plage voisine.

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Nous prenons le bus pour Los Canarios, pour nous rendre sur un site que nous n’avions pas visité la dernière fois. Le volcan San Antonio a donné naissance à une extension récente de l’île (qui date de moins de 400 ans) et a été encore recouverte par une éruption très récente de 1971 d’un volcan un peu plus haut perché le Teneguia. Ceci est sans compter l’éruption encore plus récente du volcan Cumbre Vieja près du village de Las Manchas en septembre 2021 qui a fait tant de dégâts ! Le site est très minéral comme on peut s’y attendre, mais il est étonnant de voir la multitude de vignes plantées sur cette terre très pauvre et aride ! Le cépage local, la Malvoisie, semble bien s’adapter aux conditions des îles volcaniques.

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Nous retrouvons Marie et Thomas sur Rakoon. Ces deux jeunes gens rencontrés à la Corogne, que nous avions déjà croisé et recroisé lors de notre descente le long de la côte ibérique, passent leur temps à patcher soit leurs voiles, soit leur annexe et c’est devenu un sujet de plaisanterie. Nous passons deux agréables soirées ensemble à échanger sur nos expériences et leur disons bon vent vers les Antilles.

Le 24 novembre nous larguons à nouveau les amarres en direction d’une autre île des Canaries que nous avions beaucoup aimé. Nous arrivons à la Gomera en fin d’après-midi après une dizaine d’heures de navigation tranquille pour parcourir les 50 milles qui séparent les deux îles. L’accueil à la Marina La Gomera est toujours aussi cordial. Deux marineros nous attendent et nous aident très professionnellement à nous amarrer. La petite ville de San Sébastian est nichée dans un creux du relief de cette île volcanique du côté aride. La marina, toujours aussi animée, est très prisée des navigateurs. Ce n’est pas Christophe Colomb qui le démentira ; il s’y est arrêté lors de ses voyages vers les Amériques ; la ville en entretient le souvenir. Il faut dire qu’outre l’accueil, toutes les facilités sont là et la ville est très accueillante avec ses rues piétonnes, ses magasins, son marché, ses restaurants, sa plage de sable noir, sa jolie place et les animations locales. Les bateaux de croisière ne débarquent pas ici ou rarement et l’aéroport est peu utilisé. Les ferrys font un va et vient continuel pour amener les visiteurs sur l’île, mais évidemment ça limite un peu les arrivées et c’est peut-être ce qui fait l’ambiance de cette île.

Nous profitons du climat tempéré des Canaries pendant encore plusieurs jours et faisons le plein de chaleur avant notre prochain retour en France. Pendant nos cinq jours à La Gomera nous devons faire une opération bouteille de gaz ; nous trouvons à faire remplir notre cube butagaz à la station locale en leur fournissant un embout de raccordement (heureusement que nous sommes bien équipés). La location d’une voiture nous permet de faire les allers-retours à la centrale gaz et surtout de refaire un petit tour de visite de l’île. En se dirigeant vers le Nord de l’île on peut apercevoir le Teide le plus haut sommet de l’Espagne situé sur l’île voisine de Tenerife. Le Nord de l’île est très cultivé contrairement au Sud aride. Nous retournons à Vallé Hermoso cette fois en voiture (nous y étions allés en bus il y a 6 ans). Une jolie petite ville nichée aussi dans un creux de relief (ce n’est pas ce qui manque ici) où nous dégustons « la copa de helada de la casa » dans un restaurant ; la coupe est si grosse que nous ne ferons rien à manger le soir !

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Nous pique-niquons à la Playa San Marco un site perdu au bout d’une route étroite et sinueuse au fond d’une crique qui fut un site de naufrageurs. Dans les criques du Nord de l’île furent érigés des sortes de tours qui supportaient des grues. Cela permettait de charger des bateaux ne pouvant s’approcher plus, permettant l’exportation de la production de fruits et légumes locaux. Le nombre de murs qui permettaient l’agriculture construits dans la rocaille volcanique est impressionnant.

Nous remontons sur les hauteurs de l’île faire une promenade dans le parc naturel du Garajonay, à « La Laguna ». Contrairement au Sud très aride, le relief et le Nord sont sous l’influence du régime des alizés. Ces vents chargés d’humidité sont stoppés par le relief sur lequel ils libèrent leur eau et permettent à une abondante végétation tropicale de proliférer. Le contraste entre les deux versants est saisissant.

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Le 30 novembre nous nous apprêtions à larguer les amarres mais les prévisions météorologiques se révèlent un peu moins favorables avec un vent assez soutenu et des pluies. Nous décidons de prolonger notre séjour à La Gomera d‘une journée. C’est le 1 er décembre que nous regagnons la Marina Amarilla San Miguel à trente milles, au Sud de Tenerife, tout prêt de l’aéroport. Nous prenons l'avion le 3 décembre pour Nantes. Free Vikings va nous attendre sagement un mois dans cette marina au pied d’un beau golf au bout d’un complexe de loisir.

Suite de nos aventures en janvier !