La préparation du bateau au voyage 2017

Une liste non exhaustive de nos équipements et des modifications apportées à notre OVNI 385 (année 2000), déjà bien équipé, que nous avons acquis en 2013. Un voilier ayant déjà effectué une traversée transatlantique, équipé d'un de-salinisateur, d'un propulseur d'étrave etc...


Le gréement

Remplacé avant le départ, avec ajout d’un second étai largable pour le Solent.



Les voiles

• Grand-voile full- batten, révisée avant le départ. Nous avons fait installer des poulies pour améliorer le passage des bosses de ris que nous avons toutes ramenées au cockpit.

• Génois sur enrouleur, ajout d'un bout dehors maison en inox et costaud ! (relevable et démontable) et d’une cadène en tête de mât pour éloigner un peu la poulie de drisse de gennaker. Modification du balcon avant en balcon suédois ouvrant.

• Gennaker sur emmagasineur, installation d’un bout

• Solent sur étai largable, soudage d’une cadène supplémentaire dans la baille de mouillage qui sort derrière l’enrouleur de génois.

• Trinquette et tourmentin sur le second étai largable

Réservoir à eau noire

Cuve de 58 L installé dans le local technique avec deux sorties d’évacuation : sur le pont et sous la ligne de flottaison.

L’eau douce

• Ajout d’un réservoir d’eau en polyéthylène, et peinture intérieure (époxy alimentaire) de notre réservoir en aluminium pour éviter la corrosion et surtout pour ne pas avaler de sels d’aluminium

Nous avons maintenant une autonomie en eau douce de 370 L.

• Révision et remise en service du dé-salinisateur.

• Ajout de filtres charbon actif à l’arrivée d’eau de l’évier.

Aménagements intérieurs

Ajout de divers équipets pour optimiser le rangement et notamment réalisation d’une clayette au-dessus du puit de dérive pour ranger les fruits et légumes.

Modification de la couchette babord du carré en couchette double amovible. Réalisation d’ouvertures latérales pour les équipets qui se trouvent dessous.

Sécurité

• Balise de détresse Kannad GPS 406MHz 2020

• Remplacement du radeau de survie 4 places par un Plastimo 8 places.

• Ajout d’un extincteur automatique dans le compartiment moteur + tirette de déclenchement manuel dans le cockpit


L’électronique

• VHF Navman 7110, VHF Portable Cobra Marine

• Deux récepteurs radio BLU : le petit Sony ICF SW55 et un récepteur haute sensibilité Icom IC-R 1500 à réception directe et/ou émulée par l’ordinateur de bord.

• Traceur Standard Horizon CP 590 grand écran 12 pouces utilisant les mêmes cartouches de cartes C-MAP que le logiciel SOB de l’ordinateur de bord

• GPS Furuno GP 31, et GPS portable Compass 200

• Navtex Furuno NX 300

• AIS Transceiver EM-TRAK B100 émetteur - récepteur AIS classe B

• Téléphone Iridum 9555 avec antenne extérieure

• Ordinateur de bord 12 Vdc marinisé modèle N270 avec logiciels SOB (Software On bord) + Open CPN + antenne GPS + gestion Iridium et gestion radio BLU Icom IC-R 1500 (Meteocom 6 de chez BONITO)

• Radar Furuno 1621

• Sondeur Echopilot FLS (Forward Looking Scanner) Bronze installé devant la dérive. Il ̋regarde devant à l’horizontale et dessous avec une alarme réglable (très pratique…).

• Loch, girouette anémomètre, sondeur standard B&G



L’électricité

• Modification du tableau des coupes-batteries sous la tête de couchette de la cabine arrière, rendu plus accessible par son ouverture à basculement.

• Un panneau solaire 130 W

• Une éolienne Aqua Aerogen 4, transformable en hydrogénérateur.

• 6 batteries : 2 de 60 Ah en parallèle AGM fort courant (moteur, guindeau, propulseur d’étrave) + 4 de 110 Ah pour la vie à bord en parallèle.

• Installation d’un transformateur d’isolement pour séparation totale des terres, avec sélection 115-230 Vac en entrée.

• Chargeur de batteries Cristec, NEMO 40A


Le pilotage automatique

• Pilote automatique NKE, Gyropilote II

• Installation sur la jupe d’un régulateur d’allure Hydrovane. Pour cela il a fallu faire réaliser un support et l’installer. Attention à la hauteur de l’aileron. !! Ça passe tout juste !


Le confort à bord

• Un réfrigérateur

• Un chauffe-eau qui a été relié à la douchette extérieure en plus des évier/lavabo intérieur

• Modification du siège de barre, élargi et ajout d’un dossier. Ajout d’un repose pied sur la colonne de barre.

• Rajout de deux bossoirs repliables sur flans de l’aileron pour déporter encore de 75 cm la remontée de l’annexe (ou autre) par les palans. Cela simplifie la navigation avec l’annexe remontée gonflée !

• Installation d’un mâtereau de charge pour le moteur d’annexe et il est installable à tribord ou babord pour pouvoir sortir de objets lourds du coffre local technique


L’entretien et les réparations courantes

Travaux de peinture divers et variés… on n’arrête pas sur un bateau en alu !

Réfection de l’antidérapant de la jupe et une nouvelle couche d’antidérapant sur tout le pont.

Carénage de compétition, décapage de la dérive, réparation des débuts de corrosion et pose d’anodes….

Réparation de la sortie d’échappement toute corrodée…. Ça fait un peu rapiéçage ! Etc….etc…

Bilan technique de deux ans de navigation - 2020

Nous avons retrouvé une vie terrestre depuis maintenant plusieurs mois. Pendant cette période nous avons eu le temps de retrouver nos amis de profiter de notre famille, bien que le confinement de cette année de pandémie nous ait un peu frustrés. Free Vikings s’est refait une santé au chantier nautique d’Arzal et il nous attend, sagement amarré au port de plaisance, pour de nouvelles navigations. Des projets se remettent sur pied et le grand large commence à nous manquer sérieusement.

La période de confinement nous a permis de finaliser notre livre qui regroupe les billets de blog de notre voyage. Et c’est aussi le temps de la réflexion et de faire le bilan technique de ces deux ans de navigation. Avec un peu de recul nous pouvons maintenant évaluer ce qui était bien préparé, ce qui était superflu et ce que nous avons loupé.

La voilure

Nous avons particulièrement apprécié nos deux investissements de voiles :

Le solent est une voile très utile pour les navigations au près par vent frais. Il se porte entre 20 et 30 nœuds aux allures de 60 à 90°. Certes l’Ovni n’est pas un bateau de près (au mieux 55-60° du vent !), mais le solent lui permet de ne pas se vautrer et de tenir un cap un tout petit peu meilleur qu’avec un génois enroulé, et il donne plus de puissance que la trinquette. Le seul inconvénient est qu’il faut aller à l’avant installer l’étai largable et endrailler la voile. Pendant les grandes traversées, où nous étions susceptibles de faire du près, nous laissions la voile prête sur le pont solidement arrimée ; ce qui nous évitait de faire le guignol à l’avant. Et il est vrai qu’en vieillissant nous aurons sûrement envie d’avoir toutes les voiles d’avant sur enrouleur… On verra ! Le matelot de choc est encore en forme !


Le gennaker (ou devrais-je dire feu le gennaker ?) est une voile formidable qui se porte aux allures portantes de 90° à 180° du vent et jusqu’à 15 nœuds de vent apparent. Nous l’avons beaucoup appréciée lors de nos traversées au portant quand le vent faiblissait un peu. L’idéal par vent plein arrière est d’affaler la grand-voile afin de ne pas le déventer et là il est parfaitement efficace. Nous avions adopté cette technique pendant une période de la transat aller en manœuvrant matin et soir. Nous naviguions ainsi, avec le gennaker le jour et, la grand-voile et le génois la nuit. L’emmagasineur permet de l’envoyer et de le rentrer facilement ; et j’ai même réussi à l’envoyer ou le rentrer toute seule, c’est dire qu’il est facile à manœuvrer. Et évidement la perte de notre gennaker, emporté par un vague qui a balayé le pont de nuit dans le canal de la Dominique l’hiver 2019 est notre plus grand regret ! L’avions-nous suffisamment attaché ? Probablement que non. Mais s’il y a une leçon à recevoir, c’est que, dès que le temps fraichit, il faut le rentrer à l’intérieur. Cette voile nous parait tellement indispensable, que nous en avons commandé une nouvelle, exactement la même, c’est vous dire si elle nous convenait ! Quant à l’espar, fabrication maison en tube inox de 50 mm parois de 5 mm, qui fait office de bout dehors permettant de frapper le point d’amure de la voile, il a légèrement fléchi et a été redressé et renforcé.

Notre grand-voile a parfaitement supporté ces 18600 milles de navigation. Nous avions fait faire des renforts au niveau des fourreaux lattes qui s’étaient usés sur les haubans lors de la transat aller, mais depuis aucune avarie n’est survenue. Nous avons dû faire quelques ajustements des bosses de ris automatiques en déplaçant, modifiant, ajoutant des poulies de renvoi et filoirs, notamment au pied de mat, pour que les bosses de ris circulent au mieux. Nos prises de ris se font rapidement, dans le cockpit, à l’abri de la capote, nous sommes bien au point.

Par contre notre génois, lui, a beaucoup souffert. Les lés supérieurs ont été recousus, la bande anti UV recousue et agrandie. Comme elle était trop petite un renfort a été cousu le long. Et il s’était déchiré sur les affreux crochets que Philippe avait installés sur les barres de flèche pour ranger les étais largables. Les crochets ont été vite démontés. Et nous envisageons l’année prochaine de refaire un génois neuf.


Le gréement

Neuf au départ, nous n’avons pas eu de problème particulier, mais une usure importante a été constatée. Dans un premier temps en désarmant le bateau de retour à Arzal nous avons constaté qu’un des bas-haubans avant était endommagé. Des fils inox s’échappaient du sertissage supérieur et nous devrons le changer. C’est vraisemblablement un vice de fabrication.

Puis fin 2020 lors du démâtage un examen soigneux du mat et des haubans nous a révélé de mauvaises surprises. Tout d'abord les galhaubans se sont usés fortement contre les haubans latéraux (ils frottent l'un contre l'autre au niveau des barres de flèche), les deux paires sont à remplacer. Ensuite, nous avons eu de la chance de ne pas démâter, car une de nos barres de flèche n'était plus fixée. Elles ont été toutes les deux refixées solidement avec des vis traversantes ce qui n'était pas le cas.


Le rail de grand voile est fortement usé, il sera remplacé les chariots avec !


La pièce soudée en tête de mât pour déporter un peu la drisse de gennaker n’a pas bougé. Lors du démâtage, l'antenne VHF de l'AIS a été fixée en tête de mat, pour améliorer la portée de transmission : elle était avant sur le portique

Protections extérieures

Le lazy bag de la grand-voile a aussi pas mal souffert. Il est sollicité lors des prises de ris et le passage des bosses de ris (notamment le premier ris très souvent utilisé) à leur point d’attache, l’endommage. Il a eu droit a une sérieuse remise en état.

Notre capote récente n’a pas bougé, si ce ne sont les vitres en PVC cristal qui se sont opacifiées. L’atmosphère polluée du Maroc y est sûrement pour quelque chose. Mais aussi les nettoyages au Karcher de la coque projettent les débris de peinture anti-fouling partout, il faudrait les rincer immédiatement sous peine que les pigments ne migrent dans la plastique. Nous n’avons navigué qu’en eaux tropicales ou en période chaude sous les plus hautes latitudes, mais nous avons senti le besoin d’agrandir notre abri extérieur. C’est pourquoi nous avons, pour notre confort futur, fait installer une extension de la capote sur le cockpit, et les parties transparentes de la capote ont été remplacées. Nous testerons notre investissement lors de nos navigations futures plus vers le nord.


Pilotage automatique

Notre pilote automatique NKE, Gyropilote 2 a très bien fonctionné. Nous avons eu une panne qui a nécessité de changer les charbons au bout d’un an, mais c’était prévu dans les consommables, donc bien géré ! Il faut prévoir également une petite consommation de liquide hydraulique. C’est un équipement gourmand en énergie et donc il faut un parc batterie en pleine forme et que les panneaux solaires et éoliennes fonctionnent à pleine charge pour l’utiliser lors de grandes traversées et de nuit. C’est l’idéal lorsque qu’il n’y a pas de vent ou/et qu’il faut naviguer au moteur. Par contre, nous avons préféré lors des traversées utiliser le régulateur d’allure qui nous rend indépendant de l’énergie.

Le régulateur d’allure HYDROVANE est notre meilleur équipier. Il fonctionne à toutes allures, ne consomme rien, est très robuste, ne se plaint jamais ! C’est surement le meilleur de nos investissements.

Confort à bord

Notre réfrigérateur a lui aussi un peu peiné sous les latitudes tropicales. Il a fallu refaire le plein de réfrigérant pour qu’il reparte de plus belle et nous allons améliorer l’isolation. Un congélateur nous a un peu manqué. Nous pensons remédier à cela pour de prochaines navigations en optimisant l’espace du plot central pour y inclure un réfrigérateur et un petit espace de congélation, parfaitement isolés avec un système de refroidissement des groupes par skin cooling : un caisson étanche en Alu où les serpentins des groupes baignent dans une solution antigel d'éthylène glycol, le caisson étant lui-même en contact "appuyé" sur la coque en utilisant une feuille épaisse de silicone conducteur thermique. Ce caisson n'a pas besoin d'être très grand, ni les serpentins des deux groupes BD 35, l’un utilisé pour le réfrigérateur et le second pour le congélateur qui d'ailleurs est commutable en réfrigérateur avec donc deux thermostats. Cette commutation devrait permettre de rentabiliser le congélateur (type tiroir) qui sera en bas de plot central, en frigo additionnel lorsqu'il n'y a plus de denrée congelée à conserver.

L’eau douce avec l’ajout d’un réservoir portant notre autonomie à 380 litres a été parfaitement suffisante. Nous n’avons pas mis en route le désalinisateur une seule fois. Nos visites aux marinas étaient suffisamment fréquentes. Il est vrai que pour une navigation un peu moins couteuse cela pourrait être utile. Par contre la peinture alimentaire posée sur le réservoir métal n’a pas tenu. La joie de la peinture sur aluminium ! Nous devons faire une sérieuse inspection de ce réservoir pour vérifier qu’il n’y a pas de trace de corrosion et que nous sommes bien sur l’apprêt comme il nous semble… et trouver une solution !



D’autre part Philippe avait posé des hublots d’inspection sur les réservoirs qui ont fui et nous ont généré pas mal de nettoyage les fonds à l’eau douce ! Un système à revoir et à étancher sérieusement !

• La cuve à eau noire est un de nos ratés. Cette cuve en plastique de 60 litres est parfaitement insuffisante et elle n’a pas fonctionné un an. D’une qualité vraisemblablement insuffisante elle n’a fait que nous poser problèmes et pas des problèmes très agréables. Et quand elle a débordé car la jauge s’est coincé lors que nous étions nombreux à bord à Boston, ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase (et ce n’est pas une image !). Nous avons tout nettoyé, rincé, cuve et fond du bateau (et je vous passe les détails sordides) et l’avons condamnée. Nous en ferons faire une plus grande en inox.

Le gaz est le second raté de cette équipée. Nous sommes partis absolument sereins avec 3 bouteilles type cube de 6 l de butane, pensant pouvoir les faire remplir n’importe où. Mais tout d’abord il n’y a quasiment qu’en France qu’on trouve du butane, éventuellement aussi dans certains pays d’Europe. Ensuite les bouteilles françaises n’ont pas de soupape de sécurité, et, dans la plupart des pays, on refuse de vous les remplir. Ceux qui naviguent aux Antilles, trouvent toujours moyen de faire remplir leurs bouteilles de camping gaz dans ces pays de cocagne, la demande ayant développé un marché, peut être avec du propane, mais ça marche ! Par contre aux USA ce n’est absolument pas possible ! Aux îles ABC, quand notre réserve est arrivée à sa fin, nous avons donc dû acheter une bouteille de propane aux normes américaines, et un détendeur pour le propane. Nous avons un peu bricolé pour la caser car elle ne rentrait pas dans le coffre arrière babord. Et comme nous n’en avions plus qu’une, nous sommes souvent tombés en panne, mais nous avons toujours pu immédiatement la faire remplir ou l’échanger. La solution sera nos cubes butane (car en résine et donc inaltérables) dans le coffre de jupe babord, plus une bouteille américaine en résine type Viking de 17 lb (environ 7,7 kg) de propane et un détenteur mixte commutable, butane/propane dans le coffre de jupe tribord (plus profond !). Cette bouteille américaine en résine pour les cas où l'on fait recharger sa propre bouteille sinon la bouteille américaine en métal consignée sera utilisée dans ce même coffre tribord.

• La pose d'un chauffage est à l'étude pour de futures croisières vers le Nord. mais cela fera l'objet d'une autre publication...

Annexe et moteur

Nous avons investi pendant le voyage en une nouvelle annexe en Hypalon. Notre ancienne annexe, pas si âgée que cela en PVC, a très mal supporté les UV des latitudes tropicales. De plus le fond rigide est vraiment un grand confort pour des utilisations constantes, dans des mouillages parfois clapoteux, avec une annexe chargée de ravitaillement etc... Le problème est de la caser un fois pliée. En effet avec le régulateur d’allure nous ne pouvons la laisser suspendue à l’arrière aux bossoirs pendant les grandes traversées. Nous avons trouvé un modèle, à fond rigide, à tableau arrière qui se rabat lors du rangement : Achille 270. Cela nous permet de la poser pliée en travers du pont sous la bôme.


Quant à notre vieux moteur d'annexe, c’était un pari risqué de partir avec. Et effectivement il a rendu l’âme étant arrivé à bout de souffle après les escales iliennes de 2018. Nous avons acheté un 4 temps : 6 CV YAMAHA. Ce nous semble être un bon compromis puissance-poids. Certes il ne peut pas faire déjauger l’annexe avec plus d‘une personne à bord ; et ça mouille un peu quand il y a du clapot, mais ça avance et c’est fiable.


Philippe a réalisé un berceau en tube inox afin de fixer l'annexe sur le roof quand elle n’est pas gonflée et son rangement est maintenant optimisé.

L’énergie

L’une de nos erreurs est de n’être pas partis, par un souci d’économie non justifié, avec un parc de batterie neuf. Notre machine à café sur convertisseur 12Vdc/220 Vac a eu raison assez vite de nos batteries de servitudes vieilles de plus de 6 ans : 4 batteries 100 AH VARTA Silver line. Voir les billets du Blog. Nous avons dû les changer au Cap Vert avec ce que l’on trouve sur place : 4 batteries chinoises de voiture 100 AH type plomb/Calcium sans entretien a priori pas trop pourries et qui ont été appariées finement par des mesures chez le vendeur pour mise en parallèle. Ce n’est pas le top mais c'est efficace. L’énergie est le nerf de la grande croisière et ne doit absolument pas être négligée

Notre éolienne-hydro générateur a bien fonctionné, si ce n’est une usure normale des charbons Les roulements sont arrivés en fin de vie à notre retour et elle a fait l’objet d’une sérieuse révison par le chef mécanicien du bord et est prête à repartir. Elle n’est vraiment efficace que par au moins 20 nœuds de vent. Nous n’avons jamais mis en service la partie hydro générateur. C’est vraiment trop difficile de faire la manœuvre de passage d’un système à l’autre surtout sur un bateau qui bouge. Nous envisageons de nous débarrasser des hélices de traine de l’hydro générateur. Non pas, que nous ne cautionnons pas ce système qui a fait ses preuves, mais parce que sur notre éolienne, il est trop difficile à mettre en œuvre.

Notre panneau solaire fonctionne très bien et fournit sans problème 100 Watt sur ses 130 au grand max. Nous envisageons de rajouter des panneaux solaires afin d’améliorer la capacité de chargement et donc notre autonomie en énergie.


Le moteur

Nous sommes très contents de notre moteur Volvo-Perkins de 50 CV. Nous n’avons eu à déplorer que deux types de pannes liées au circuit de refroidissement. La première, la poulie de pompe à eau s’est dévissée et a nécessité trois heures de travail à Philippe en pleine nuit, par 30°, à fond de cale pour retrouver la vis, la poulie, et les ruines de la courroie multi trapèze, remettre tout en place et plus tard changer ladite courroie. Puis une usure et cassure de toutes les ailettes de la turbine de la pompe à eau a nécessité le remplacement de celle-ci. Nous connaissons ce type de panne et avons toujours à bord des turbines de remplacement. Le moteur sera dérouillé et repeint cet hiver et repartira (nous l'espérons) pour de nombreuses heures. Pour ce faire il sera soulevé de son berceau par un palan à chaine, avancé un peu dans la cabine pour permettre son traitement, le nettoyage du logement moteur et la préparation d'un emplacement pour un chauffage type Webasto en prévision de navigations plus Nord !

Il avait 750 heures au départ et 2180 heures au retour.




Nous avions fait faire la courroie de distribution avant de partir, nous en avons une de rechange ainsi que la courroie d'alternateur, 4 ou 5 turbines de pompe à eau d'avance, un régulateur d'alternateur (qui est protégé par une diode Transil 18V), un jeu de diode de redressement de ce même alternateur, un injecteur de rechange, Nous avons désormais une courroie de pompe à eau d'avance.

Nous avons en stock de filtres à gasoil et à huile qui sont changés en suivant à peu près les préconisations Volvo. Nous traitons chaque plein ou complément de gasoil avec un produit aux enzymes et n'avons pas eu le moindre problème avec les gasoils locaux pas toujours au top.

Outre les pièces moteur, nous avons un jeu d'avance de tous les roulements à billes en qualité inox étanche pour éolienne, pompe à eau, tambour d'enrouleur, colonne de barre etc… ce qui permet avec un bon jeu d'arrache moyeu de pouvoir effectuer des réparations poussée en cas de besoin.


La structure du bateau, la mécanique

La structure du bateau et surtout toutes les pièces mécaniques qui frottent vibrent, plient sont fortement sollicitées en mer. On constate une usure des assemblages assez rapide en navigation continuelle, et il faut s’attendre à devoir en réparer ou changer certaines. Nous avons refixé deux fois l’attache de bôme (vit de mulet), les rivets pop ayant sauté. Nous avons donc depuis installé une retenue de bôme sur chaque bord en plus du frein de bôme. Le chariot de tête de GV a perdu toutes ses billes en Torlon qui ont dû être remplacées. La drisse de GV a été aussi remplacée ; nous avons, avec quelques difficultés, trouvé d’où venait son usure précoce. Elle frotte contre les joues du logement de la poulie de tête mât aux allures portantes. Une amélioration sera apportée lors du prochain démâtage.

Nous sommes plus que jamais confortés dans notre choix de coque en aluminium. Notre remontée de la Potomac River au milieu des troncs d’arbres, ou le passage de l’ouragan « Michaël », ou encore les chocs de la coque dans les vagues lors de navigations au près musclées, sont des exemples d’évènements qui se traversent plus sereinement avec un bateau solide.



Nous avons aussi fortement apprécié notre dériveur pour les possibilités offertes de gagner des endroits inaccessibles par de forts tirants d ‘eau. Nos navigations à Cuba, dans l’ICW, ou les Bahamas en sont des exemples. Il est vrai que lorsqu’on a besoin de naviguer au près, là on rêve d’un bateau qui remonte bien au vent, ce qui n’est vraiment pas le cas de notre bateau. Mais voilà ! Il faut accepter les compromis. Nous avons dû au retour faire réparer notre dérive qui avait pris beaucoup de jeu et vibrait désagréablement. Une usure des bagues de rotation en delrin et surtout la disparition complète de la joue d'une des bagues a occasionné une usure du logement de l'axe sur la dérive et a nécessité un rechargement de métal, en plus du remplacement des bagues.

La colonne de barre, bien que révisée, avant le départ a été aussi remise en état : blocage par vis du roulement à billes en bas près de la biellette de commande du safran. Le montage serré dans de l'alliage léger n'étant pas durable!!


En conclusion

Notre préparation du voyage a été globalement réussie. Les quelques ratés sont de bonnes leçons et dû à des points mal documentés, comme le gaz, ou l’inexpérience. Ils ne concernent que le confort, sauf ce qui touche à l’énergie. Mais nous étions suffisamment conscients du problème et de ses conséquences et nous avons bien géré le défaut d’énergie lors de notre traversée vers le Cap Vert.

Les points qui nous paraissent incontournables pour un voyage réussi, sont en premier une maîtrise de l'énergie, un régulateur d’allure, la redondance des équipements électroniques afin de palier à une panne éventuelle de l’un d’eux et un choix judicieux de l’outillage et des pièces de rechange à avoir à bord.